Je vous propose cette semaine le thème de l’inconscient dans l’Histoire familiale ou autrement appelé psychogénéalogie.
Tous autant que nous sommes, nous avons besoin de savoir d’où nous venons, cela répond à la quête de sens pour l’espèce humaine. Pour avancer il faut savoir d’où l’on vient.
Cette quête peut être sur les données biologiques mais aussi sur l’héritage psychologique.
Car oui nous transmettons plus que de l’ADN. Nous transmettons l’héritage de notre Histoire de famille, sur le plan inconscient. Cela s’appelle l’inconscient collectif. Dans l’ouvrage Totem et Tabou, Sigmund Freud désignait cela comme « l’âme collective », comme une passation invisible.
Les schémas familiaux se répètent, tel que la structure de la famille (perte d’un parent, perte d’un enfant, stérilité, famille mono parentale), maladies, échecs récurrents. On retrouve aussi des similitudes au niveau des dates. Par exemple date d’une naissance qui correspond à la date d’un ancêtre décédé.
Bien évidement c’est un héritage transmis inconsciemment, comme si nous étions « câblés » pour tel ou tel vécu, inéluctablement. Nous répétons la même histoire. Que ce soit sur le plan affectif, sexuel, intellectuel ou professionnel.
Chaque famille a ses tabous, ses non-dits, ses allusions, qui font des ravages sur les générations d’enfants, ils sont dépendants de ces failles sans pouvoir en comprendre l’origine. Cela apporte énormément de souffrance, de vie « à côté », de dépression.
Alors bien entendu nous sommes aussi le résultat d’une éducation, nous sommes façonnés par certains événements qui nous sont arrivés, mais au-delà de ça, l’héritage de l’Histoire familiale est gravé en nous. C’est une transmission d’inconscient à inconscient, comme des données sur un ordinateur que l’on recopierait sur une clef USB.
Exemple : Une patiente avait une réelle difficulté à se réaliser en tant que femme, elle trouvait qu’elle avait un corps d’enfant avec toujours cette sensation de culpabilité de « grandir ». A force de travail en séance, elle a trouvé le courage d’en parler à ses parents. Ils lui ont « avoué » qu’à sa naissance elles étaient en fait 2 bébés : des jumelles. Mais seul un bébé avait survécu. D’où ce sentiment de culpabilité d’être en vie.
Ce sujet était resté tabou dans la famille. Depuis que ce non-dit a été soulevé, elle a pu reprendre sa place dans sa famille et dans sa vie.
C’est un travail d’investigation qui demande la collaboration et la bienveillance de toute la famille, cette thérapie agit sur tous les membres de la famille. Chaque membre de la famille reprend sa « bonne » place.
Aujourd’hui il est possible grâce à certaines thérapies, notamment avec des constellations familiales (psychanalyste allemand Bert Hellinger), de pouvoir mettre en lumière ce poids d’héritage familial. Cela permet d’explorer cet héritage psychologique inconscient. Le patient va pouvoir se dégager de ses emprises, les comprendre et il va pouvoir avancer dans sa propre vie et renforcer son Moi.
Si vous vivez des événements qui ne vous ressemblent pas, posez-vous toujours la question : Cela m’appartient -il ?
On a vu des transmissions tellement fortes, que certaines personnes développent la même maladie en identification à une personne aimée importante.
Je reste à votre disposition si vous désirez des informations supplémentaires sur cette forme de thérapie.
Je vous remercie et prenez soin de Vous
Lydie GRAL
Sources :
- Sigmund Freud, «Totem et Tabou»
- Eric Ruffiat, psychanalyste « Nouveau Dictionnaire de la culture psy »