La confiance en soi

Confiance en soi

« Vous avez trucs, des exercices, pour avoir confiance en soi ? »

Je dois bien avouer que face à cette question posée lors d’une séance, je suis restée figée. Ma place d’analyste a vacillé me sentant dans l’obligation de donner une réponse immédiate et efficace.

Comment en sommes nous arrivés à penser qu’ avoir confiance en soi pouvait s’acquérir par des « trucs », des « exercices », telle une recette d’un bon plat facile à concocter en 15 minutes. Je me suis alors demandée « pourquoi dans mon parcours je ne me suis justement jamais posée cette question ? ». Et c’est venu comme une évidence. Pour moi en tant qu’analysante et analyste, la psychanalyse m’aide à avoir confiance en Moi et en l’Autre.

Mais que veut dire exactement avoir confiance en soi ?

  • C’est avoir la faculté d’être toujours heureux ?
  • De pouvoir parler devant un groupe ?
  • De partir à l’autre bout du monde seul.e ?
  • De croire en l’avenir ?
  • De pouvoir vivre avec le.a partenaire que j’aime ?

Nous avons chacun.e notre propre signification de la confiance en soi. Par ma pratique et par mon parcours, je dirais que c’est la faculté de s’aimer assez pour accepter que je puisse réussir dans certains domaines et d’autres non.

Comprendre son histoire

Cette quête de la confiance commence par l’amour, l’amour maternel, l’amour parental, celui qui vous porte et vous fait ressentir que vous êtes légitime. Un nourrisson accueilli sera bien entendu plus apte à la confiance que celui nait sans avoir été désiré. Il est plus facile de s’aimer lorsque l’on a pu intérioriser l’amour parental. Lors de l’introspection analytique, le patient remonte le fils de son histoire. Il revoit, il comprend les conditions de son arrivée au sein de sa famille, au sein du couple parental. Cela lui donne des clefs de compréhension sur son manque de confiance. Parfois les parents ne sont pas la cause de ce manque de confiance, mais l’environnement au moment de l’arrivée de l’enfant, comme un deuil d’un membre de la famille, un changement professionnel, une pathologie etc.

La confiance prend donc racine pendant l’enfance. Le regard d’amour inconditionnel de cette mère, la chaleur de ce père, va venir sécuriser l’enfant. Cela sera une ressource à jamais inscrite chez l’enfant une fois adulte. Il faut aussi tourner son attention sur ce que dit ce manque de confiance au niveau généalogique. Ma mère avait elle aussi un manque de confiance ? mon père a subi des humiliation lorsqu’il enfant ?

Parfois nous portons le manque de confiance des autres, il est essentiel d’explorer aussi cette voie transgénérationnelle.
Il est important de noter que le concept de confiance en soi n’est pas un terme psychanalytique. Ce concept n’est pas non plus vu comme une névrose mais plus comme un symptôme. Ce terme est devenu « psy » avec l’explosion des pratiques du développement personnel de ces trente dernières années.

La confiance et le « Moi »

En psychanalyse on pourrait le traduire par « comment renforcer son Moi ». Si cette instance psychique est plus aboutie, elle va vous permettre de vous réaliser et d’avoir cette confiance. D’ailleurs ne dit-on pas « avoir confiance en Moi ». Ce Moi joue un rôle majeur dans la constitution de notre aptitude au bonheur . Il doit concilier avec la réalité extérieure (la vie), les pulsions de l’inconscient (désirs non avouables) et les restrictions du surmoi (l’autorité).

La psychanalyse se donne pour tâche de conscientiser les désirs inconscients refoulés et les conflits, afin de diminuer les symptômes et les mécanismes de défense mis en place par le Moi, qui n’a pas trouvé meilleure solution comme compromis entre la réalité et le désir refoulé.

Un Moi « faible » ou affaibli amène souvent à des difficultés dont le manque de confiance. On ne peut pas s’adapter aux exigences de la vie. Cela demande beaucoup d’énergie et peut entrainer des pathologies comme la dépression, des conduites d’auto sabotage, addictions et masochisme entre autres.

Plus le patient travaille, plus il conscientise, et plus le Moi est fortifié.

« Les sujets ayant un moi fort sont les plus adaptés, les plus autonomes et individués »

Eric Ruffiat – « Nouveau Dictionnaire de la culture Psy » – Oedipia – 2009

Parfois, nous ressentons ce vent de confiance nous envahir et puis soudain le chao, une phrase d’un proche, le regard d’un.e inconnu.e, suffisent à sentir le sol se dérober sous nos pieds et notre confiance s’effondre.

Il faut alors se poser la question :

Qu’est ce que cette parole ou ce regard est venu toucher en moi ?

Une fois identifiée, vous allez pourvoir l’élaborer avec la parole afin de la dépasser. Lors d’une prochaine remarque d’un proche, l’intensité sera moindre, et n’aura pas le même impact qu’auparavant sur votre confiance.

La confiance peut aussi varier en fonction de ce que vous vivez. On est toujours plus fragile quand nous traversons des moments difficiles. Il faut alors se montrer indulgent envers soi-même et patient.

Confiance, Le cheminement

Le cheminement

Je sais bien que ce fantasme d’avoir confiance en soi rapidement se répand sur nos écrans. Chaque post y va justement de sa bonne solution si facile. Il vient même jusque dans notre environnement professionnel sous couvert de « bienveillance ». Mais cela reste un fantasme, il n’est pas réel, la confiance ça s’expérimente, ça doit se ressentir.

Comme je l’expliquais à mon patient, vous pouvez essayer la méthode Coué « j’ai confiance, j’ai confiance, j’ai confiance ». Si votre inconscient n’est pas prêt et qu’il n’y a pas de réelles significations, l’auto persuasion ne fonctionnera jamais.

Vous pouvez assister à des stages sur « comment booster la confiance en soi ». Si vous avez vécu une enfance dysfonctionnelle ou des traumas, cela ne fera que renforcer votre inaptitude. Et également creuser ce fossé entre votre Moi et la confiance que vous méritez. Ce que j’essaye de vous dire, c’est de ne surtout pas culpabiliser.

Avoir confiance est un réel acte d’amour, parfois cela peut prendre des années. Ne vous laissez pas envahir par toutes ces fausses promesses de confiance acquise en 3 séances, 3 exercices, 3 jours de stage.

Cependant pour ceux qui me connaissent vous savez mon ouverture aux autres pratiques, qui bien entendu peuvent vous aider, telle que la méditation, la sophrologie, la cohérence cardiaque, EFT etc. Elles vont vous aider à cheminer et à relativiser sur une situation vécue.

Lors de la thérapie c’est un autre travail, vous allez vous délestez de ce qui vous pèse et donner plus de place pour votre élan vital. Tout ce qui vous étouffe et vous empêche d’aller vers vos désirs, laissera place à votre épanouissement. Au travers de votre introspection, vous allez lâcher ces symptômes qui sont la cause de votre dévitalisation et de ce manque de confiance.

« L’individu s’accepte pleinement et inconditionnellement, qu’il se comporte ou non de manière intelligente, correcte ou compétente et que les autres l’approuvent, le respecte, l’aiment ou non »

Albert Ellis, psychologue, Fondateur de la TCER

En soi, L’acceptation

La confiance s’est aussi connaitre ses limites et les accepter. C’est accepter que parfois nous rencontrons des obstacles et c’est à ce moment précis que nos ressources intérieures sont précieuses. Nos ressources vont être l’amour de nos proches, nos victoires, le chemin parcouru . L’enfant prendra confiance en lui si après être tombé il a su se relever et non parce qu’il pense qu’il ne tombera jamais. C’est l’expérience qui crée la confiance. Gardez précieusement tous ces regards d’amour, toutes ces paroles encourageantes, ces caresses de réconforts, elles sont votre trésor face à l’adversité.

Certains chemins de vie sont plus difficiles, plus injustes, plus obscurs, soyez conscient que si vous êtes arrivez jusque-là c’est qu’en vous un désir de vie est bien présent, il vous donne votre légitimé. Une personne dont l’acceptation de soi est élevée ne ressent plus ce sentiment d’infériorité, peu importe ses faiblesses ou ses forces. La raison pour laquelle le Moi dans son ensemble n’est pas dévalué est que le patient se sent fondamentalement digne d’estime et d’amour. Il comprend que commettre une erreur, ou vivre une situation difficile ne signifie pas qu’il n’est pas digne d’amour.

L'acceptation

Dans cet article je n’aborde pas la confiance en soi face au miroir et le rapport au corps car c’est un autre sujet qui demande un autre travail.

Je vous remercie,

Prenez soin de Vous, prenez soin de votre Esprit

LYDIE GRAL

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