Thérapie en téléconsultation

Téléconsultation psychanalyse

Voilà deux ans que j’ai décidé de proposer des séances de thérapie par téléconsultation vidéo.

Lorsque que je l’ai annoncé à mon entourage et à des professionnels, j’ai bien ressenti l’œil du « mais tu es folle ! de la consultation et thérapie par vidéo ?  ça ne marchera jamais ! », certains commentaires remettant même en doute ma pratique et ma légitimité.

Effectivement nous connaissions les séances en cabinet, dites en « présentielles », mais après avoir échanger avec des praticiens étrangers notamment de l’Amérique du Nord, je me suis dit que l’aventure était à tenter en France !

Aujourd’hui, la thérapie en téléconsultation est largement démocratisée, notamment avec les périodes de confinement que nous avons vécu. Les patients comme les praticiens adoptent, sans crainte et avec confiance, cette nouvelle perspective de la thérapie.

Un peu d’histoire

La télémédecine, contrairement à ce que l’on pense n’est pas une pratique nouvelle. Comme souvent les Etats-Unis ont été pionniers. En 1920, les médecins par le biais du téléphone consultaient, notamment sur les bateaux transatlantiques. Puis dans les années soixante, elle permit de prendre en charge les vétérans de la guerre du Vietnam (victime de Stress Post Traumatique).

Puis, toujours à cette même période, cette pratique arrive en Europe et notamment en France.

Au début la téléconsultation était uniquement utilisée par des médecins.

En 1973, le premier Congrès International en Télémedecine à eu lieu aux Etats-Unis.

« L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le reconnut en 1998 et commença à réglementer la e-santé et les télé-soins en 2005 à l’échelle mondiale (la première réglementation en la matière date de 1996 en Californie). »  Leah Care

Grâce à l’évolution des technologies et des consciences la téléconsultation a pris sa place dans la pratique médicale, la thérapie et le développement personnel.

Téléconsultation, du côté du patient

Lydie GRAL - psychanalyste EFT

Débuter une thérapie est un vrai engagement envers soi qui demande beaucoup de courage et de prise de conscience.

Certains patients sont rassurés de pouvoir commencer cette introspection à partir de chez eux. Notamment par la simplicité de la logistique. Ils n’ont pas à gérer les déplacements, retirer l’argent de la consultation et bien entendu le temps passé en voiture. Toute cette logistique peut devenir très anxiogène pour certains patients.

Ensuite, il est important de rappeler que beaucoup de français vivent à l’étranger, et qu’une thérapie se fait (le plus souvent) dans sa langue maternelle afin d’être au plus près de « sa » vérité.

Je n’oublie pas non plus les personnes qui ne peuvent pas se déplacer à cause d’un handicap ou d’une pathologie et qui grâce à la téléconsultation on enfin accès à la thérapie.

La consultation vidéo est adaptée pour les personnes souffrant d’angoisse, qui traversent une rupture amoureuse, atteint de dépression, TOC, compulsion alimentaire, burn out ou qui ne trouve pas leur place dans leur famille ou dans leur travail, on peut aussi travailler sur le deuil, la dépendance… et autres symptômes qui peuvent nous fragiliser.

Par mon expérience en téléconsultation, je constate que les patients sont beaucoup plus à même de se livrer. Je pense que cela vient du fait, comme dit précédemment, qu’ils sont dans leur environnement. Ils sont en confiance et participe à leur thérapie avec envie.

Téléconsultation, du côté du thérapeute

Téléconsultation à domicile

J’utilise volontairement le terme de « thérapeute » car la téléconsultation peut être l’outil des psychanalystes, psychologues ou psychothérapeutes.

Comme vous le savez sans doute, la matière première en thérapie analytique, c’est le transfert.

Et souvent cette question m’est posée : « en viso il y a-t-il transfert ? » et bien oui il a lieu. Du moment où le patient se laisse aller à la libre association, le transfert est présent dans la thérapie analytique.

C’est grâce à ce transfert que le patient va pouvoir découvrir son inconscient et donc atténuer les symptômes pour lequel il consulte. La consultation en visio remplie donc bien son objectif d’abaisser les symptômes et les angoisses.

En tant que thérapeute nous avons, aussi, besoin d’avoir accès à la kinesthésie du patient (mouvement du corps). Elle est un indicateur fiable et parfois peut traduire notre inconscient. Or en visio on peut toujours saisir, capter des mouvements ou des émotions de notre patient.

De mon point vu, seule une psychanalyse est incompatible avec consultation vidéo. En effet, les fondements de la psychanalyse reposent sur le fait que le patient est allongé sans voir le psychanalyste et les échanges sont rares. Bien entendu, pour avoir accompli mon analyse didactique, je trouve qu’un travail sur le divan est aussi très passionnant.

Après maintenant deux ans de séances par téléconsultation, je suis ravie de cette pratique. Je me permets de rappeler qu’elle est destinée à des patients qui sont en attente d’échange et d’écoute. .

Je profite de cet article pour vous souhaiter une bonne et belle fin d’année, mettez derrière cette année 2020 qui aura été éprouvante mais qui, je suis certaine, nous en aura appris davantage sur nous-même

Prenez soin de vous

LYDIE GRAL

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1 Transfert : « Le transfert est un processus par lequel le sujet, au cours de la cure analytique, projette sur son analyste et ressent pour lui des sentiments qu’il a déjà éprouvé dans son enfance au cours de certaines situations qu’il reproduit dans le cadre analytique » E.Ruffiat Nouveau dictionnaire de la culture psy

2 Libre association : Dire tout ce qui vient, comme cela vient, sans se censurer

Référence : https://www.leah.care/blog/